une référence : visa pour l’image à Perpignan
Le 19e rendez-vous mondial du photojournalisme Visa pour l’image s’est ouvert samedi à Perpignan et présentera jusqu’au 16 septembre au travers d’une trentaine d’expositions gratuites le travail des plus grands noms de la photographie de presse.
La cérémonie officielle d’ouverture à laquelle avaient été conviés quelque 300 invités, s’est déroulée en présence du président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche et du maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy.
Le directeur du festival, Jean-François Leroy, s’est félicité de la richesse du programme de cette 19ème édition « encore plus remarquable que celui des années précédentes ».
Près de 200.000 visiteurs sont attendus pour découvrir la vision des évènements du monde donnée par des grands noms du photojournalisme comme le vétéran de Magnum Ian Berry qui raconte la vie des très jeunes enfants du lac Volta au Ghana vendus par leurs parents aux pêcheurs locaux.
Durant ces deux semaines d’exposition (du 1er au 16 septembre), le directeur du festival, Jean-François Leroy, veut démontrer « qu’il existe encore des photographes, et pas seulement des gens qui font de la photo », et dénoncer par ailleurs l’ »absence totale de réflexion et d’imagination » de certains photographes.
M. Leroy explique ainsi avoir reçu 150 dossiers sur l’association de défense des sans abri Don Quichotte et n’en avoir retenu aucun pour cause de « suite de portraits qui ne racontent pas une histoire ».
En contrepoint, il cite Eric Hadj (Sipa pour le magazine Paris Match), qui a su raconter l’histoire de la cité « La Forestière » à Clichy-sous-Bois, la ville où ont éclaté les émeutes des banlieues françaises à l’automne 2005.
Pour M. Leroy, un maître du genre est Ian Berry (Magnum) qui, à 73 ans, et en quinze jours au Ghana a raconté la vie des très jeunes enfants du lac Volta vendus par leurs parents aux pêcheurs locaux.
Des grands noms de la photographie, comme Jane Evelyn Atwood (Contact Press Images) pour un reportage sur Haïti, ou Dennis Stock (Magnum) pour ses portraits de l’Amérique de James Dean ou de Easy Rider, se retrouvent aux côtés de Per-Anders Pettersson (Getty Images) avec un retour à Soweto, John Stanmeyer (VII) pour un travail sur la malaria ou encore Dimitar Dilkoff (AFP) et ses « Chroniques de l’Est » de la chute du mur de Berlin à aujourd’hui.
Mikhael Subotzky, lauréat du prix du Jeune reporter de la ville de Perpignan en 2006 et engagé depuis à Magnum, présente sa vision des prisons sud-africaines tandis que Hady Sy étonnera certainement les visiteurs avec une série de photos d’armes comme celle qui a tué le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin ou celle utilisée dans le massacre de Colombine aux USA.
Pour cette 19e édition, Jean-François Leroy a réservé une surprise aux festivaliers: la création d’une nouvelle agence photo à l’initiative de neuf photographes et basée à Amsterdam, dont le nom ne sera révélé que jeudi.
Il a également invité les festivaliers à arborer un pin’s édité par Reporters sans Frontières (RSF) rendant hommage à la journaliste russe assassinée Anna Politkovskaïa.
Visa pour l’image, avec un budget d’un million d’euros, c’est aussi les prix avec les Visa d’or qui récompensent les meilleurs reportages entre septembre 2006 et août 2007, des débats et des tables rondes.
Un premier grand débat sera consacré à « la crise de la presse et/ou crise du photojournalisme » et un deuxième au thèmes des « Censures ». De son côté, le magazine Elle organise cette année une table ronde sur le thème « Vie privée-vie publique: les politiques peuvent-ils tout montrer? »
Les Soirées du festival seront consacrées du 3 au 8 septembre à des rétrospectives photo sur des événements ou des personnages de l’histoire récente ou ancienne.
La semaine professionnelle au palais des Congrès de Perpignan s’achèvera le 9 septembre mais les expositions, qui ont investi les principaux bâtiments historiques du centre-ville, resteront ouvertes au public jusqu’au 16.